« Titus qui aimait passionnément Bérénice, et qui même, à ce que l’on croyait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome, malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son empire. » Rien de plus simple et d’épuré en effet que l’intrigue de Bérénice. Dans Bérénice, il s’agit seulement d’expirer (dans tous les sens du terme), d’exprimer d’une parole faite de souffle, l’évidence de l’amour, l’évidence de la séparation et la violence de la douleur. Resserrant l’intrigue autour des trois protagonistes de ce huis clos terrible, qui « transforme peu à peu le cabinet des étreintes en un tombeau de l’union des corps (1)», c’est avec ce même désir de simplicité et d’épure que nous cheminons dans le texte de Racine, à la quête de ces moments où, comme le dit si bien Roland Barthes, « l’ombre va être pénétrée d’éclat (2) ».