TPN | STAGE THÉÂTRE
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STAGE THÉÂTRE

Stage Tchekhov :

Exploration de l’œuvre théâtrale de Tchekhov et travail de l’acteur.trice à travers les situations et les personnages qu’elle propose.

Dirigé par Olivier Jeannelle et Neige Salinas

Ce stage sur deux week-end s’adresse à des acteur.trice.s professionnel·l·es ou amateur.trice.s confirmé.e.s désirant s’engager dans un travail de recherche sur le personnage au travers des situations théâtrales proposées par les pièces de Tchekhov. Conçu comme deux modules complémentaires d’une durée totale de 36 heures de formation, ces stages peuvent également être suivis indépendamment l’un de l’autre.

Neige salinas (danseuse, chorégraphe et formatrice) sera en charge des échauffements de groupes et individuels et proposera une approche sensible des scènes choisies par le mouvement et le corps.

Olivier Jeannelle (comédien, metteur en scène et formateur), après une approche dramaturgique du théâtre de Tchekhov, conduira le travail sur les scènes choisies en concertation avec les stagiaires dans les différentes grandes pièces de Tchekhov.

Dates : du 5 au 7 mai et du 18 au 21 mai 

Week-end 1 : vendredi 5 mai : 18h-22h ; Samedi 6 mai : 10h-17h ; dimanche 7 mai : 10h-17h soit 16 heures (Tarif : 140 euros)

Week-end 2 : jeudi 18 mai : 18h-22h ; vendredi 19 mai soir 18h-22h ; samedi 20 mai 10h-17h ; dimanche 21 mai 10h-17h soit 22 heures (Tarif : 190 euros)

Tarif les deux week-end : 280 euros

Possibilité de faire 1 ou 2 week end ensemble ou séparément

Des précisions sur les horaires donnés à titre indicatifs seront apportées la semaine précédant le premier week-end en cas de modifications. Le contenu de chaque séance sera détaillé en début de chaque week-end.

Modalités : chaque candidat.e devra envoyer au plus tard un mois avant le début du stage, un courrier au TPN présentant brièvement son parcours théâtral ainsi que ses motivations. La confirmation de la participation au stage se fera suite à un entretien individuel. Le choix des scènes à travailler se fera en concertation avec les stagiaires retenues en amont du stage
pour permettre un bon apprentissage du texte et une meilleure préparation individuelle.

 

> POUR TOUS RENSEIGNEMENTS : ateliers.tpn@gmail.com ou 05 62 21 51 78

 

Une présentation rapide des entrées empruntées :

Tchekhov a entrepris une révolution dramaturgique fondamentale : la suppression du héros théâtral au destin exemplaire qu’il a remplacé par un groupe d’individus devenu le centre de tout. Il s’ensuit une dissection précise des relations mutuelles des gens qui composent cette communauté qu’on observe vivre comme au travers d’une immense baie vitrée, derrière laquelle se déploient un salon, une vaste prairie, un bureau, un jardin en fleur… Ces comédies (car c’en est) envahissent le plateau d’un quotidien emprunté directement au réel et où les événements se répètent sans qu’on y distingue d’emblée une quelconque progression ou régression. Dans cette « dramaturgie de la spirale », les actions elles-mêmes se découpent en une série de mini-actions qui forment une chaîne faite de mini-scènes minuscules.

« Héléna : L’orage est passé. Comme l’air est bon… Où est le docteur ? » Oncle Vania

Ce qui importe ce sont moins les mots qui sont dits, que la façon de les dire, la manière de les espacer, de laisser entre eux un vide où des sens multiples s’invitent. Tchekhov a laisser tellement de liberté, d’espace entre les propositions, et même entre les mots que l’acteur.trice doit inventer ce qui peuple ces vides pour les remplir et les habiter. Ce faisant, il devient coauteur.trice du rôle . C’est le plus beau cadeau que Tchekhov a fait aux acteur.trices. Mais c’est aussi le plus périlleux : comment oser prendre la responsabilité d’être coauteur.trice de Tchkehov ? Voilà ce à quoi nous nous attacherons, patiemment et humblement…

L’exigence de la vérité.

D’autant que sa patience observation de ses contemporain.ne.s et sa pratique de la médecine semblent avoir stimulé chez Tchekhov une obsédante quête de la vérité, et ce de manière très particulière : en épluchant chaque sentiment, chaque pensée, en les examinant, les soupesant sans cesse, et posant toujours la même question : dans quelle mesure sont-ils vrais ? Ce souci du vrai qui est au cœur de toute sa dramaturgie, pose à l’acteur.trice un défi de premier ordre : aborder son théâtre, c’est se brûler les doigts au feu d’une absolue exigence d’authenticité. Il est d’ailleurs souvent facile de nous retrouver dans ces êtres qui portent en eux des problèmes quotidiens reconnaissables, mais qui ont des projets extraordinaires, dans le domaine de la morale, de l’éthique, de la politique, de l’écologie, de la création, des projets capables de rendre l’humanité heureuse… et cependant, ces êtres semblent incapables de régler leur vie de tous les jours, impuissants à résoudre les problèmes les plus simples, et d’y voir clair dans le dédale de leurs propres contradictions autant que dans leurs inconséquences. Le miroir de lucidité que Tchekhov tend nous invite à faire constamment notre propre examen de conscience, oblige à une auto-analyse des plus sincère : la moindre tricherie avec ce théâtre se voit comme le nez au milieu de la figure. Il pousse l’acteur.trice à se demander qui il.elle est et ce que il.elle vaut. Pas uniquement en tant qu’artiste, mais aussi en tant qu’être humain.

La vie n’a pas de sens… et pourtant !

Par une analyse au scalpel, impitoyable, Tchekhov a établi que la vie est dépourvue de sens.
Et avec une imagination intarissable, il a reconstitué cette vie sous tous ces aspects, en affirmant qu’il est absurde de continuer à vivre si l’on ne cherche pas un sens à la vie, alors même que ce sens n’existe pas… Tchekhov disait lui-même à propos d’un de ses personnages « Il (lui) est impossible d’accepter le fait accompli, et impossible aussi de ne pas l’accepter ; or il n’y a pas de milieu. Agir dans ces conditions est donc impossible, il ne (lui) reste plus qu’à se rouler par terre, en criant et en se frappant la tête contre le plancher ». Léon Chestov (*) va même jusqu’à affirmer qu’on pourrait « sans exception » appliquer cette maxime à tous les personnages de Tchekhov : «  ils sont placés par le soin de l’auteur dans une situation telle qu’il ne leur reste rien d’autre à faire que ces roulades contre le plancher, et ces cris. Et avec une obstination étrange, énigmatique, ils repoussent constamment tous les moyens de salut ordinairement admis. »

Voici quelques-uns des repères qui guideront notre travail dans le vaste continent que représente ce théâtre. Tout à fait conscients qu’un voyage exhaustif dans cette œuvre majeure ne saurait se résoudre à deux week-end, notre approche modeste aussi bien que sensible se donne pour objectif, au-delà d’une exploration collective des pièces et d’un travail individuel sur des scènes identifiées, de mettre à disposition de chaque stagiaire des outils propres à la poursuite d’une recherche personnelle au-delà des limites du stage.

(*La création ex-nihilo – L’Homme pris au piège » – Léon Chestov Ed.10-18 (1966)